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22/03/2023
Dans son livre autobiographique "Lambeaux", Charles Juliet retrace son parcours de vie: ses deux mères, l'une biologique et l'autre adoptive, l'enfance paysanne, les études, l'écriture. L'écriture qui lui permettra de traverser les épreuves du désarroi, de la solitude. Un récit ciselé et profond, qui met en exergue la fracture de la perte de la mère en bas âge.
La mère, réelle ou en tant que figure de soin, offre au bébé, dès la naissance, une figure de projection, contenant les affects difficilement métabolisables. La mère, dans sa fonction phorique de contenance, sémaphorique donnant le sens et métaphorique en élaborant, en référence à P. Delion, participe donc donc à l'étayage du tout petit. Winnicott, assez proche de la vision gestaltiste, disait qu'un bébé tout seul n'existait pas. C'est dire l'importance d'un environnement sécure corporellement et psychiquement. Il participe à la construction d'une personnalité suffisamment autonome pour s'orienter dans la vie plus tard. La perte de la figure d'attachement conditionne donc, le développement du bébé, et s'inscrit comme un traumatisme, ouvrant une fracture dans la psychisme. Une figure de remplacement peut alors offrir l'opportunité au bébé ou enfant, de poursuivre son développement. Charles Juliet, dans son récit autobiographique, nous livre une part de son histoire et décrit de manière fine son vécu émotionnel, entre ses deux mamans, la campagne et les études, et enfin, l'écriture comme source de rétablissement. Les traces indélébiles de sa mère biologique dépressive, qui sera internée et qui mourra à l'hôpital, ressurgissent quand il s'engage dans sa vie de jeune adulte; les affres de la douleur d'être, lui donneront la voie de l'écriture.
Gaëlle Delahaie
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